Sensibilisation à la santé mentale par le biais du “collodion mental”.
Bien que la sensibilisation à la santé mentale soit en hausse dans la sphère publique, il reste encore beaucoup à faire pour éliminer la stigmatisation bien réelle associée à la maladie mentale. Grâce à son nouveau projet, Mental Collodion, Simon Riddell s’efforce d’inspirer la positivité sur le sujet à travers son art. Nous nous sommes entretenus avec Simon pour en savoir plus sur le collodion mental et le support qu’il utilise.
Depuis que l’art existe, il offre une lentille grossissante pour étudier et explorer tous les aspects de l’expérience et de la psyché humaines. Là où les mots peuvent souvent échouer, l’art capture sous une forme brute. Il peut dépeindre des perspectives et des idées complexes avec facilité, comme un langage universel qui fonctionne au-delà des frontières et de la culture. Plus important encore, l’œuvre finale offre un aperçu incroyable de l’état d’esprit de l’artiste qui l’a composée.
Simon Riddell, propriétaire de SR Film Photography, comprend fondamentalement ce concept de base et utilise son travail pour sensibiliser au bien-être et à la santé mentale. Après tout, ce serait un euphémisme de dire que les événements des douze derniers mois se sont avérés être un point d’ancrage sur la santé mentale de milliers d’individus à travers le Royaume-Uni. Face à l’incertitude et à l’impact stupéfiant de la distanciation sociale, la dépression et l’anxiété se sont répandues presque comme une seconde pandémie invisible et non déclarée parmi la population. C’est une situation que Simon ne comprend malheureusement que trop bien. Mais une opportunité s’est présentée – comme c’est souvent le cas dans ces situations – et un nouveau projet a pris forme et vie. Ce projet s’appelle Collodion mental.
Mais pour avoir une vue d’ensemble, il faut prendre du recul et regarder ce qui distingue le portfolio de Simon des innombrables autres dans le domaine : l’utilisation du collodion à plaque humide. Loin de la commodité des supports plus contemporains, le processus de collodion humide est très technique et requiert patience et soin. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’un millier de personnes qui utilisent encore ce procédé pour leur travail, ce qui rend l’œuvre de Simon intrinsèquement spéciale et unique dès le départ.
Le long temps d’exposition permet de capturer et de préserver le mouvement, plutôt qu’une image unique arrachée à un contexte plus large. Les créatifs comme Simon peuvent utiliser cet aspect avec beaucoup d’effet, l’expérimentation donnant souvent des résultats incroyables.
Pour Simon, le collodion sur plaque humide offre une échappatoire réfléchie, comme il l’explique plus en détail. “Le processus est incroyablement lent et technique. Je dois être complètement immergé dans ce que je fais et être méthodique. Il n’y a pas de marge d’erreur. Les produits chimiques utilisés sont dangereux et très inflammables. Je dois être concentrée. D’un autre côté, le modèle est dans une position plus détendue car le processus est très lent par rapport à la photographie traditionnelle.” Le travail procure une certaine paix, un espace pour s’exprimer sous une forme percutante.
Pour le modèle, le processus est souvent cathartique et permet une représentation visuelle des émotions qui sont souvent reléguées au second plan.
D’un point de vue esthétique, l’image finale semble tout à fait vintage et classique, malgré les individus anachroniques qui y sont encadrés. Il y a aussi le contexte historique, qui donne un côté solennel à l’œuvre de Simon. On peut presque imaginer les images des patients de divers hôpitaux rendues immortelles au collodion humide tout au long du XIXe siècle. C’est un point de comparaison qui donne à réfléchir.
